lundi 13 juin 2011

Sleeping Beauty

Aujourd'hui, j'ai croisé un accident inaperçu Un truc de fou  d'après les indices recueillis
Personne n'en a perdu le sommeil Un chat pisse encore sur mon paillasson ; un passant parle dans son portable pour édifier tout le voisinage ; un goéland a fracassé un pigeon sur le trottoir ; un nuage est passé pour rincer le soir tombé ; les nouvelles du jour sont périmées  et le  monde continue de tourner même un jour férié.
Pourtant, là-bas l'accident a bel et bien eu lieu Qui peut en prédire les conséquences ???

En tant que témoin différé, j'ai été sidérée.  Je pensais l'univers en expansion et je vois le résultat de deux galaxies entrées en collision Il ne s'agit pas d'astéroïdes, non, ni d'étoiles  mais bien de galaxies !
C'est pas géant, ça, comme accident ? qui pourra encore se moquer de la force d'attraction, je me le demande ...
et voilà le résultat :



samedi 7 mai 2011

demain c'est jour de foire


Aujourd’hui le ciel ressemble à une tache de peinture industrielle Les hirondelles se disputent sous la gouttière, criardes. La place est vide par peur de la fourrière car demain c’est  jour de foire Même les pigeons sont partis Je pourrais m’arrêter là  et couver mon cafard sur le banc anonyme où je réapprends à respirer Mais madame X s’est plantée devant moi Madame X m’a harponné longuement au sujet  de la quête du bonheur  et du fonctionnement de la mémoire  tout en tripotant son passeport neuf J’ai pensé où fuit elle ? Qui l’accompagnera jusqu’au dépose minute ? enfin, pourquoi m’a t elle saisi et serré la main avec chaleur, pourquoi me laisser un merci dont je ne sais à quoi il se réfère. Peut être pour m’être laissé flotter sur son flot de paroles sans réinventer les digues. Pourtant, je pensais tout le temps aujourd’hui le ciel ressemble à une tache de peinture industrielle toute craquelée, maladive. Je pensais que ce serait bien d’installer des rideaux pour bloquer cette marée nauséeuse. Je pensais que les doubles vitrages, ça isole 
Je ne connais pas Madame X. 
Madame X est partie en abandonnant tous ses mots pleins de remous et de recoins qui se cramponnaient à l'air libre Ça m’a bien peiné parce que moi, je peux pas m’en occuper de tous ces mots C’est sûr. J’ai bien trop de mal juste à penser à respirer Aujourd’hui, j’aurais bien aimé qu’elle me laisse tranquille cette Madame X Je voulais juste couver mon cafard sur le banc de la place vide Je voulais juste m'entraîner à respirer un peu  parce que demain, c’est jour de foire.

dimanche 17 avril 2011

quand t'es dans le désert....

Ailleurs, je l'ignore, et dans ma tête sûrement pas, mais au dessus, il brille, le soleil... Et c'est pas que je me sente d'humeur à lézarder en bikini, non ! Il y aurait tant et tant à faire, si seulement la mécanique à l'intérieur de ma peau cessait de grincer. Quelque chose de rouillé, sans doute. ne plus bouger. Regarder le monde tourner avec une vague inquiétude en persistance rétinienne . M'allonger n'importe où. sur le sable, pourquoi pas. Et dessiner une oasis pour que nous y trempions nos doigts. Une fontaine à réhydrater les silences...
T.

jeudi 7 avril 2011

Etat d'alerte

Tout le monde passe, courant d’air
Je reste dans l’instant avec ces mots qui claquent à la portière "bon vent" La terre, me dit-on, n’est plus vraiment ronde Etrange impression. L’horizon fugace amplifie la cicatrice comme un sillon en fin d’espace, lacets d'ailes qui ne donneront pas de fleuraison.Je tourne sur moi même en quête de mirages vertigineux. Là-bas, il tonne. Ici, le désert.

mercredi 16 mars 2011

Fiercely

To burn fiercely

Chaque capture est simultanément indice et piège dans ce labyrinthe intime. Matière grise malléable, illusionniste de talent, qui tamise et travestit chaque positionnement de langue, chaque vibration, chaque accouplement de souffle 

Persévérer, s’obstiner, fiévreuse, en rêvant de maîtrise et de clarté quand tout n’est que déviation, clair obscur. La trahison est-elle  inéluctable ? Est-ce se montrer présomptueuse que d'espérer plus qu'une transcription alléatoire ? Rêver jusqu'au bout à ce fragile instant de connivence ?

Entre deux mondes, l'absence de passerelle pour les sens ces combustibles qui frappent inlassablement jusqu’à la fusion du cœur, condamne le brasier. Insuffler l'esprit comme une bouffée d'oxygène pour vaincre l'apesanteur et le vertige.

To burn fiercely une à une, vos barrières pour vous atteindre enfin et communier Contempler alors, la fuite orchestrée aux dimensions étrangères.

And then again… through words,  to love you  fiercely.

C. 

dimanche 27 février 2011

des mots et des gens

Un mot s'échappe rarement du flacon avant l'ivresse. Il y a même des mots qui vieillissent beaux et bons. Comme un vin classé grand cru.

Whatever est doux en bouche et fait vibrer doucement la lèvre inférieur. Sa légère amertume poivrée d'un soupçon d'insolence...

C'est un mot que j'aime comme les gens. Il y en a peu que j'aime vraiment, des gens, en vérité. Pour les mots, c'est différents. Mais là n'est pas l'important. On pourrait presque dire : whatever...


T.

mercredi 2 février 2011

Mise au point

Qu'est ce qu'un mot sinon un assemblage de lettres arbitraires Avec les mots tu formes un message et tu te retrouves, ovni, à conduire sans permis à contre sens sur l'autoroute des vacances
whatever
un dépose minute c'est de l'instantané Embarqué dans le flot le mot suit le mouvement
en avant arrêt limité en avant encore
qu'importent les destinations, il n'y a rien à attendre, juste à déposer
Tant pis pour la persistance Le mot s'échappe avant même d'être goûté
whatever

C.