samedi 6 octobre 2012

Crise

Je m'interroge Je doute Je m'enferme Je rumine

Je rumine en regardant le temps qui passe devant ma fenêtre D'habitude, ça m'aide ... Je rumine mes maux Je rumine vos mots. Et franchement, j'en ai marre ! Pourtant, chaque matin, avant de partir,  je lis mon horoscope (en anglais svp pour le fun) Parce que l'horoscope gratuit en ligne, c'est drôlement optimiste - sinon personne ne le lirait Enfin, je crois  ! -  Je le lis pour pouvoir démarrer ces journées de merde obligatoire comme je prendrais désespérément une bouffée d'oxygène après une crise d’asthme . Question de vie ou de mort.

 Mon signe m'a priée aujourd'hui d'être conciliante sinon je vais blesser quelqu'amour propre mal placé ou plutôt haut placé Mdr  Attention aux conséquences des paroles en l'air  Ah oui ? Je m'en contrefiche Puisqu'on m'empêche de faire ma journée stip-stup, de consulter brièvement mes favoris antidotes,  je serai la cruelle C. et j'aurais  la bouche pleine de formules acides, les yeux prêts à foudroyer; la dent coriace et satyrique, le sourire satanique, la langue virulente. Et si ça vous dérange, fallait pas choisir ce jour pour m'affronter avec vos mesquineries habituelles Joutes verbales, parades, attaques, bottes secrètes incontournables...je suis bien équipée pour une femelle. Au point de me demander si je ne suis pas en train de muter

J'ai mis le panneau "ne pas déranger" On vous a jamais appris à lire ou quoi ? Parce que vous croyez sincèrement que je vais gober votre air faussement innocent et répondre à votre   " c'est juste pour un petit renseignement" ? J'en ai rien à cirer, point final. Comment faut il vous l'écrire : sur tous les toits ??? En quatre dimensions ???  En version numérique ???

 Et comment cela se fait il que le temps mette une journée à passer devant ma fenêtre et qu'il file dès que je tourne le dos  ?

Et non, je ne me calmerai pas

Je ne vous aime pas

Je n'ai aucun respect pour vous 

Tout ceci n'a aucun sens.

Tout pue Votre crise pue

Merde  n'est pas le mot qu'il me faut

Enfoirés ?

Saletés de vermine humaine !

Je vote contre.

C.




mercredi 23 mai 2012

J’assume

 
Faire l’autruche, c’est regarder en dessous des jupes de la terre, chercher à voir le noir planqué sous le jour qui nous aveugle, apprivoiser ce grand nulle part où nous nous retrouverons tous…
Je n‘ai pas peur.
J’ai souvent peur, mais uniquement des choses inoffensives.
Regarder la vie par la racine, oublier d’où on vient, se souvenir où on va.
Avancer, décidée à ne pas en perdre une miette, à parfois semer des miettes pour nourrir les moineaux, les affamés, les fragiles, se dire que d’autre le feront pour moi, peut-être.
Je marche dans le sillage de tes mots.
Elles font grandir mon cœur, plus gros, bien plus gros que mon estomac mais je le planque, il pourrait bien exploser un de ces jours, cet organe palpitant, et peindre le monde en rose – mon sang mêlé à ce blanc du jour aveuglant. Il y a tant de lumière qu’on ne sait plus voir les détails. Comme une photo surexposée dans laquelle le ciel disparait.
La terre est là, toujours. Elle nous attend. Grasse et fertile.
C’est elle ou nous. Je préfère que ce soit elle.
J’assume.


T.


dimanche 29 avril 2012

Dimanche, il pleut.

Dimanche il pleut. La montagne est une palette dégoulinante de verts entre deux bouffées grises. La place (en travaux avec ses barrières et ses éventrements) est vide La boulangerie est ouverte Les pigeons gras sur le trottoir bétonné comptent sur les miettes.

Avant de me mettre à la fenêtre, j'ai dressé une liste de ce que je voulais faire
Pleurer sur les deux palmiers abattus,
m'attrister de la dépression ambiante,
haïr les sonnettes d'alarmes,
m'effrayer de l'ampleur de l'agressivité humaine 
compatir au sujet des dommages collatéraux,
et 
fouiller au fond de moi pour savoir s'il me reste un rire sincère à échanger (la petite note d'optimisme comme guetter l'éclaircie dans un ciel bas !)


 Enfin, parce que c'est dimanche et que je peux me permettre de gaspiller un peu de ce temps insaisissable, dépoussiérer ma tête Ouvrir une nouvelle page.C'est une journée stip-stup consacré au silence au monologue Mot d'ordre : fuir l'autre, tous les autres Facile Le mot du jour est solitaire. Comme l'autruche, exposée mais la tête dans le sable. Je dépose. J''assume.

C

mercredi 14 mars 2012

Le cri

J'ai trouvé une autre façon de hurler Je hurle en cercle Le cri tourne d'abord sur lui même pour prendre une forme aérodynamique puis il fait celui qui s'envole afin de mieux se retourner et venir se ficher dans ma tête à la manière d'un boomerang.

Personne d'autre que moi pour s'en apercevoir mais le cri mode intime c'est dur comme un diamant  aussi incisif qu'un scalpel Pas besoin d'être articulé pour produire son effet Le Cri du moins ce type de Cri, est d'un genre tout nouveau Ni beau, ni désespéré ni même déguisé une quintessence de cri, une équation existentielle

Au commencement, je n'y ai pas vraiment prêté d'importance. Après tout, j'étais assez occupée avec les cris des autres, les cris ordinaires, les cris défendus, les cris insidieux, les cris frais, les petits cris, les cris originaux les cris étrangers Enfin, vous voyez ce que je veux dire C'est pas ce qui manque, les cris ! Depuis le cri de la naissance - le seul cri légal -  on a tous appris à les éviter soigneusement 



Mais ces derniers temps, des cris naissaient en moi spontanément comme s'ils possédaient mon code d'accès génétique Je suis pourtant certaine de ne l'avoir livré à personne  Bizarre  Ces cris là n'étaient pas tout à fait comme les autres Ils étaient... familiers Non, familiers n'est pas le bon qualificatif ! Ces cris là avaient une odeur particulière, une empreinte sonore en résonance qui tambourinait sans cesse prenant de la vigueur au lieu de s'évanouir  Des cris qui ne voulaient pas mourir Des cris qui m'emplissaient d'échos très dérangeants Des envahisseurs pire que le cafard

Bref, il a bien fallu que je m'autoanalyse Il y avait urgence car ils proliféraient C'était bien la première fois que des cris me persécutaient jusqu'à l'obsession J'avais peur de perdre le contrôle, moi, si douée pour le silence.

Pour préserver les apparences,  j'ai bien du accepter la vérité en face Je m'étais mis moi aussi à hurler  de l'intérieur Ces cris là avaient ma signature.

Telle que vous me voyez, marchant tranquille à vos côtés, assise en face de vous dans le bus quotidien, faisant la queue à la caisse du supermarché derrière la porte du bureau, j'étais chargée à mort de cris incontrôlables

C'était difficile même pendant le sommeil, les cris s'infiltraient partout, dans mes rêves, mes pensées,sous ma peau, au bord de mes lèvres...   J'ai eu peur. Si on s'en était aperçu,; peut être m'aurait on enfermée dans un bunker anti atomique ou encore se serait on débarrassée de moi en m'envoyant tout droit brûler en enfer

l'idée m'effleura qu'ils pourraient devenir non plus seulement douloureux mais aussi communicatifs Se répandre comme une épidémie dont j'aurais été l'innocent agent porteur


J'entends pourtant profiter du peu de silence qu'il me reste J'étudie en secret J'explore Je teste 
Je cherche une voie une issue pour ne plus hurler en cercle Hélas, je n'ai trouvé qu'une porte de sortie :

J'ai appris à écrire

C.

mercredi 4 janvier 2012

Is this the real life?

Is this the real life?
Is this just fantasy?
Caught in a landslide
No escape from reality
[Bohemian Rhapsody, Queen]

Les jours passent, et puis les semaines, les mois, et on est là, encore, on ne sait pas trop pour combien de temps, on se demande, parfois. Et puis on se demande à quoi ça sert, tout ça, les sourires, les bises, les mains serrées, les vœux pour la bonne année, les relations tissées comme une toile d’araignée qu’on fait gaffe à pas déchirer parce que sinon… sinon quoi ? tout se casse la gueule,  on se retrouve tout seul et puis ça fait flipper ? J’en sais rien, j’aime pas les gens. En général. Mais il y en a certains vers qui je reviens parce qu’il y a comme une résonance. Un truc un peu mystique qui fait presque se dire qu’on n’est pas là par hasard. Pas tout à fait là pour rien.  Et tant que le soleil se lève, rien à branler qu’on se fasse des films où qu’on les regarde à la télé. La frontière est de plus en plus mince entre le virtuel et le réel. Bientôt, on n’aura même plus besoin d’exister pour de vrai.
T.