jeudi 10 décembre 2009

10 décembre 2009

Je ne suis pas certaine de l'écoute ni même de la communication J'ai beau être attentive et attentionnée, il me semble toujours que le son est déformé, codé, qu'une partie essentielle s'est perdue ou m'est et me sera toujours inaudible.

J'ai abandonné l'espoir d'être capable d'embrasser le message dans sa totalité

Je suis stupéfaite de voir que certains couvrent de vastes horizons comme des fusées, oblitérant le relief pour ne conserver que la vitesse et s'approprier l'espace de l'articulé ... Je me suis quant à moi ralentie, diminuée au point de ne percevoir que le détail, renonçant volontairement à la beauté de l'altitude des grandes envolées littéraires ou même à la rapide succession des dialogues impromptus.

C'est donc ce détail qui inévitablement provoque chez moi le raz de marée émotionnel C'est cette fulgurante lueur qui s'émancipe du regard ; c'est cette variation d' intonations qui s'impose comme un ouragan ou une symphonie ; c'est encore cette pesanteur de la syllabe ou enfin tous les silences intercalés qui m'obsèdent à en oublier les mots creux, malhabiles et infidèles.

Étonnant et bouleversant phénomène qui me laisse souvent perplexe jusqu'à la vulnérabilité dans lequel le mot aiguisé s'engouffre et blesse autant qu'il peut cajoler.

Il s'agit là des mots vivants, déjà trahis par leur propre chair alors que penser du mot couché, calculé, virtuel ?

Se relire, apprivoiser, maîtriser, observer sous tous les angles pour affiner la nuance et la rendre authentique au moins durant cet intant t magique. Je ne vois en effet que la Poésie (je pèse ma majuscule) pour rendre justice au langage et à l'écriture.

Toute autre forme s'habille de mensonges Émetteurs, récepteurs, tous sont simples ou talentueux interprètes de l'illusion.

C.