jeudi 7 janvier 2010

07 janvier 2010

Bonjour M

Destins croisés jeu de piste palais des glaces

C’est troublant de penser que ces traces sur une route sont peut être les tiennes ou les miennes ou celles des disparus, des perdus de vue, des moitiés pressées et inassouvies bref, les Autres

On entre dans un labyrinthe, un palais des glaces, observant les ombres sans pouvoir les toucher, inquiêts parfois, surpris aussi et toujours à la recherche d'une ouverture.

Le monde, notre monde, se calfeutre dans la ouate indifférente et nous, nous perdons nos repères

Caillou a dit qu’il y a trois façons de s’intéresser : théorique, pratique et poétique Cependant, il n'exprime pour l'essentiel que dédoublement, virtualité, une quête de vérité sans direction, un permis de chasse aux mots.

Le Poète lui, parle de divertissement et de calendrier quand ce qu’il offre bouleverse les sens, ouvre les fenêtres, greffe les dimentions. Je me perds volontiers dans ce temps androgyne, y plonge ma mémoire comme un phare de secours, à l'écoute de l'ultime palpitation cardiaque.

Quant à JF (qui est il celui là ?) il s’oublie pour ne vivre brièvement que dans des réponses anonymes. J'ai de la peine pour la parole non tenue plus que pour la profondeur de sa solitude. J'avais trouvé la rencontre instructive mais peut être que l'échange ne pouvait être que superficiel entre nos deux mondes. Mon erreur.

Et toi, M ? Toi, tu roules dans ta bulle aux parois musicales, concentré sur le passage de la douleur ? Tu dis que tu brouillonnes. J'apprécie plus la sincérité de ces brouillons de vie plutôt que la beauté géomètrique des tracés travaillés à la règle.

j'ai du mal avec le dialogue virtuel , ce langage amputé .... et pourtant, je suis la première à fuir. Inutile de s'interroger. Tu sais l'hibernation est un état à l'équilibre extrêmement délicat. J'ai cependant noté que pour la première fois, je ne rêve pas ni du soleil ni du vent dans la voile ni même que soudain, je comprends toutes ces voix qui virevoltent et pépient et chantent puis s'étouffent comme des cris enfouis sous l'avalanche.

Je ne rêve plus d'ailleurs. Je ressens de plus en plus la métamorphose, le durcissement de la carapace, les stries de silence sur les antennes atrophiées.

J'ai (une nouvelle fois !) raté mon examen de passage. Le grimoire ne s’ouvre plus que sur des pages blanches. Je ne croyais pas vraiment réussir : il m'a toujours manqué quelques centimètres de foi.


Au bilan, quel éclat de rire : scalpel de vie et d’illusions. Il m'a brûlé la gorge et scellé les lèvres

Je ne saurais plus dire.