lundi 17 mai 2010

J'ai tout plein de trucs anciens qui traînent dans la tête : un véritable vide grenier, un capharnaüm indescriptible.

Misèrere ! Dire que c'est le printemps le renouveau la croissance et patati et patata.
Et moi qui deviens lentement mais irrésistiblement ruminante.

J'ai toutes ces choses que j'aimerais dire. Soyons sincère : que j'aimerais savoir dire. Au lieu de nettoyer pour y voir clair, au lieu de filtrer les mélanges, au lieu de pratiquer l'exorcisme, je rumine et rumine et mastique à m'en user le coeur.

M. toi, tu connaissais Guelum.
Intimement.
Bien entendu, puisque c'est toi qui l'a tué !
Du moins, tu as essayé.
Il est là, toujours, muet, posé entre nous, sur son mur de mots qui peu à peu s'effrite sur mon étagère mémoire

Comme la Dame de Brassempouy, il parlera depuis le passé en se taisant.

Finalement, je ne trierai rien : ni mes tiroirs encombrés, ni ma tête d'occasion, ni ces murs de mots absents

Nous continuerons à cultiver nos silences

Nous continuerons à guetter les fantômes

Nous continuerons à rêver le dialogue

Nous continuerons à entendre claquer les portes et les fissures

à partager l'état d'esprit d'un courant d'air.

et à attendre.

C.