samedi 19 septembre 2009

24 octobre 2009

Le Jour de la Nuit



Difficile d’être concentré quand tout autour de soi s’accumulent les embûches. Chaque mot émis imprime son poids dans l’espace en concurrence directe avec les OBSTACLES Grands panneaux d'informations, murailles de slogans, façades aguicheuses, bouches pièges ...

Comme un miracle, nous glissons le plus souvent nos molécules vibrantes entre les interstices sans même nous y perdre. Nous refusons notre isolation tout en continuant à ignorer de l’autre ce qui ne nous touche pas. Seul le mot personnel doit avoir un sens et survivre au mépris de la mutation future.


Je ne vais pas fuir mais bien en venir à ta question, M. Pourquoi cette date ? Pourquoi cette évocation du Jour de la Nuit ? cet espace temps qui suit la disparition du soleil et ouvre la porte aux autres sens ?

Parce que nous oublions. Nous oublions cette connivence, une trêve, un pacte secret entre l’univers et nous-mêmes. Nous oublions la voix du rêve, elle qui chuchote ses mots de communion si faiblement et en si peu de lieux encore qu'il nous devient difficile d'écouter son enseignement . Et nous mourrons, terrifiés.


La nuit, la nuit telle que tu la croises sur un voilier au milieu de nulle part, apporte la sérénité. Où la rejoindre sinon ? Où percevoir le mieux toute l'amplitude de la vie en équilibre avec notre propre et futile vanité ?


Il n’y a que dans ce silence nocturne, empli de bruissements naturels que l’on entend devine le pouls de l'univers et en écho, son propre battement de cœur. Je n’ai alors jamais été attaquée par cette peur viscérale qui m’étreint parfois et m’éteint souvent en pleins phares au milieu de mes semblables.


Partout, l’homme repousse le rythme biologique de la planète et cherche à détourner son environnement. Par peur de sa nature essentielle, de la fragilité de son destin, des limites de sa vision, il se condamne à l’artifice, au mensonge perpétuel.


Je ne refuse pas le progrès. Je refuse d’oublier ma condition d’animal soumis aux influences de lois naturelles : jour/nuit, soleil/pluie, plein/vide, recto/verso.


Je souffre d’une douleur inconsolable, celle que génère l’abondance de bruits, d’éclairages tous manufacturés et barbares.


M. je n'aime rien tant que le silence et la nuit Je ne parle pas du néant, de l’absence de couleurs ou de formes, d'une mort absolue du regard. D'ailleurs, je peux douter du pouvoir de mes yeux. Chacune de mes perceptions visuelles me semble incomplète ou trompeuse, mouvante, glissante, certainement subjective. Mais rien ne m'effraie plus, ne m'aveugle plus que cet abus de faux éclairages.


Voilà pourquoi j’ai eu envie de célébrer à ma manière le 24 octobre 2009 dédié, pour la première fois, au respect de la Nuit. C’est comme si d’un coup, tu fermes tes yeux trop longtemps éblouis par une lumière si dure qu’elle a effacé la magie et la douceur des nuances et que trouvant le courage de les rouvrir au coeur de l'obscurité, tu voies enfin clair ...

On ne choisit pas toujours le lieu où l'on vit. On subit la pression des autres. Peut on encore entrer en résistance et dire bien fort : CELA SUFFIT ? nous voulons revoir la voûte étoilée en sortant le nez dehors ...

J'espère que pas loin de chez toi , tu peux encore reposer tes yeux et goûter la nuit...

C.

mercredi 9 septembre 2009

Barycentre

Tu cherches un ticket du Cœur Je poursuis un billet du Mot

Tout est illusoire.Ce bonheur obscène qui volète autour sans jamais se laisser saisir ; cet espoir de permanence quand tout est éphémère ; cette faim qui hante quand le ventre, tant il est plein, ne sait plus comment se digérer.

Obèse. Erreur de parallaxe. Décalage du barycentre. Améliorer l’acuité de la vision. Langage et décadence Parle moi encore même si les yeux aveuglés, je n'entends plus que le ressac humain sans nuance.

Reproduction, dégénérescence, abandon Je suis née pourtant avec le goût de l'essentiel , comme une musique primaire sous les doigts.

Ombres et lumières sur l'asphalte quand les murs s'épaulent et que glisse et suinte sous la langue l'indifférence.

Lasse, je passe sans résilience.

Mais s'il me reste un cri, je le planterai dans tes mots, Poésie

C.