J'ai tout plein de trucs anciens qui traînent dans la tête : un véritable vide grenier, un capharnaüm indescriptible.
Misèrere ! Dire que c'est le printemps le renouveau la croissance et patati et patata.
Et moi qui deviens lentement mais irrésistiblement ruminante.
J'ai toutes ces choses que j'aimerais dire. Soyons sincère : que j'aimerais savoir dire. Au lieu de nettoyer pour y voir clair, au lieu de filtrer les mélanges, au lieu de pratiquer l'exorcisme, je rumine et rumine et mastique à m'en user le coeur.
M. toi, tu connaissais Guelum.
Intimement.
Bien entendu, puisque c'est toi qui l'a tué !
Du moins, tu as essayé.
Il est là, toujours, muet, posé entre nous, sur son mur de mots qui peu à peu s'effrite sur mon étagère mémoire
Comme la Dame de Brassempouy, il parlera depuis le passé en se taisant.
Finalement, je ne trierai rien : ni mes tiroirs encombrés, ni ma tête d'occasion, ni ces murs de mots absents
Nous continuerons à cultiver nos silences
Nous continuerons à guetter les fantômes
Nous continuerons à rêver le dialogue
Nous continuerons à entendre claquer les portes et les fissures
à partager l'état d'esprit d'un courant d'air.
et à attendre.
C.
lundi 17 mai 2010
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