jeudi 16 juillet 2009

16 juillet 2009

17h00


bonjour M.


J'ai eu un choc en voyant s'afficher la date ... mais où sont passés ces trois jours ???? qui ou quoi a appuyé sur la touche stop, m'a mise en suspension ? File d'attente Ne regarde pas les aiguilles


Sur ton bureau et sur le mien l’œil est ouvert et s’interroge. Dans son monde, d’étranges monstres programmables se déchiffrent s'unissent complotent s’affichent s’enchevêtrent se délitent ... Un seuil tentaculaire. L’œil n’a pas de paupière, infatigable, il use la lumière.


Se pencher sans vertige par la fenêtre de secours, sonder le bleu de la chaleur Et puis saisir au passage le silence de l'onde qui ruisselle Je l'entends, tu le déchiffres mais l'oeil, l'oeil dans sa vigilance, crypte et encode


Transfert de données aléatoires point exec Echec de transmission ?


symbiote ou virus ???


bizz panoramique

C.



20h10

Bonjour C.,

A vrai dire... oui, il y a un peu de ce que tu dis, bien sûr, je comprends tout ça, en fait, j'étais vraiment assez occupé. Mais j'ai pensé à toi, qu'est-ce que tu crois ? J'ai même essayé d'écrire, c'est vrai. Aussi, le 14, je pensais que tu avais remis cinquante mille médailles lors du défilé, avec autant de bises multipliées par deux, et que tu devais être épuisée. Je vois que tu as encore de la ressource pour quelques bises en circonvolutions, alors je pense que j'ai vu un peu grand.
Le 15 est passé, bon, il ne restera pas dans ma mémoire. J'ai donné rendez-vous à une dame, elle m'a dit "on verra...". Mais voir quoi ? Cette histoire s'arrêtera avant d'avoir commencé. Le 16, ben tiens, c'est aujourd'hui, tu sais quoi, ils jouent du jazz à Montauban et j'ai bien envie d'aller me faire caresser les oreilles. Seulement, ils ont prévus des orages, et tu dois le savoir, je crains les coups de foudre.
Échec ? Tu plaisantes ? Tu as vu ma défense ! Mais vas-y, vas-y, tu vas voir la parade !
deux bises de plus

M.



23h10

Bonsoir, M.


Un défilé ? Ce devrait être Le défilé Ce n'est plus qu'une parade sans âme Des pantins sur et devant l'estrade Ce qui torture c'est l'obligation quand le message est mort. Parade, oui ! Rassures toi, je ne bise pas ! je salue, chaleureuse et distante, étrangère de passage. Je suis loin-loin-loin, intouchable, inaccessible et si proche. Oui, merci et vous-même ? Je ne m'amuse pas, je montre les dents. Non, pas de bal ce soir ni même de feux d’artifices mais revenez pour le 15 août la fête sera grandiose et le discours encore plus long

Je vois toutes les ficelles et les marionnettes qui s'agitent ou se figent Une copie fade et infidèle de la vie. Je pense au Peuple, aux cris, aux barricades Je pense à la faim exhumée et aux pieds nus Non merci, pas de petits fours. Je ne sais pas si c'était hier ou demain. Les bastilles à prendre sont virtuelles ; elles courent, courent dans les marchés aux bourses Je ne suis même pas un grain de sable, juste un œil perpétuellement irrité qui n’arrive plus à se fermer, paniqué par le ventre de la multitude Je me sens oppressée asphyxiée lentement comme un poisson échoué.

Je rembobine Je pense aux Autres, à toi M. à ta main qui passe dans les cheveux de ta fille, à ton regard qui court assoiffé sur ses mouvements enfantins et j’ai mal. Je pense au Poète qui se dépouille de ses émotions, qui offre ses lambeaux d'être en pâture à la jungle pervertie je me récite comme des baumes ses mots ignorés qui me font croire en la lumière et j’ai mal. Je pense à cette déchirure incompréhensible qui se nourrit du langage de l'enfermement, à ce besoin de partage, de communion, d’osmose jamais assouvi, et j’ai mal.

Camisole

Rebondir

Ah, oui, ne pas oublier de poser brièvement les pieds sur terre.

Elle qui dit « on verra », tu as raison, ce n’est pas une histoire ! Les histoires, bonnes ou mauvaises, commencent par Il était une fois.

La musique? La musique fleurit un peu partout en parfums d'été Va te baigner avec ou sans orage Elle, elle ne ment pas, ne calcule pas, ne pèse pas Je t’envie cette liberté.

Ne perds pas de vue que notre jeu est un jeu sans bataille Je veux bien découvrir d’autres tactiques, me plier à d’autres règles Je ne voudrais pas que le jeu s’arrête avant d’avoir vu le Fou régner sur l’Echiquier et le Pion oublié, survivre.

Etends toi

C.

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