mardi 7 juillet 2009

Défi

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Oh, tous ces voiles gris. Il y en a tellement depuis le commencement, qu'ils se sont déclinés sur toute la tessiture des nuances. Je n'y prête plus attention ! Je les connais ces voiles comme si je les avais tissés D'abord ils sont légers légers presque invisibles. Lentement, avec perfidie, ils se nourrissent de nos pensées, de nos actes, de nos émotions, et s'alourdissent, et s'obscurcissent.
Je les sens aussi bien que toi, partout, jusque sur tes lèvres et là aussi, sur ma peau, comme des paupières laissant passer une lumière transformée, dangereuse, prêts à nous aveugler, prêts à nous étouffer.
Mais sur l’échiquier, c’est différent. Entends moi. Plus de voiles ! Ils ne pourraient y pénétrer que si nous les invitions Serions nous assez fous pour les laisser entrer ? Je ne le crois pas.
Mais tu as raison de te méfier.
Sur l'échiquier, tout prend une autre dimension.
Il ne s’agit pas d’une simple parenthèse. Chaque mouvement, chaque souffle, chaque trace se ramifie à l’infini Regarde. Ne refuse pas l’imparable crudité de ce qui veut naître. Il s’agit d’un nouveau monde, en perpétuel mouvement, nu et encore vierge, qui nous excite nous tente par l'étrangeté de ses saveurs , par la puissance de son pouvoir.
Sens tu comme nos mains frissonnent ? Je le sais bien moi qui t’entraîne ; tu le sais bien toi qui me porte. Peut être qu’alors, inventant le jeu, créant nos propres règles, lentes chrysalides, serons nous enfin vivants !


C.

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